ou sont-ils

Nous partons aujourd'hui à une cinquantaine de kilomètres de Bira pour aller visiter le village des Ammatoa à Kajang. 

Cette communauté a refusé la modernité. Ils vivent dans un village qui n'a ni l'électricité et dans lequel on doit entrer vétu d'un sarong noir et en laissant son téléphone portable au vestiaire. Et, cerise sur le gateau, il faut aussi laisser ses chaussures à l'entrée pour pouvoir avancer sur un chemin de pierre de plus d'un kilomètre de long. Véritable supplice pour les pieds... Patrick fera demi tour au bout de 200 mètres. 

Dans le village, quelques maisons de type Bugis sans grand intérêt, est des habitants qui ne sont pas vraiment habillés en noir, de manière traditionnelle...On croise des enfants qui nous parlent de Mbappé et ed Messi... Plutôt étrange puisqu'ils ne sont pas censés avoir la TV dans leur village... 

Bref, pas ou plus vraiment authentique et attraction touristique sans grand intérêt si ce n'est un bon massage de la voute plantaire... 

Pour y parvenir, on a emprunté des petites routes très sympas, seule compensation à la sortie du jour.

De retour on va se baigner sur la très belle plage de Bara puis on va diner avec un français rencontré la veille qui construit des bateaux sur le chantier naval visité la veille. 

La cuisinière du petit resto de plage cherche un mari. Avis aux amateurs elle cuisine vraiment très bien le calamar et le poulet Rica-Rica (plutôt épicé). Un de nos meilleur repas au Sulawesi.

Réveil un peu moins matinal qu'à l'accoutumé. En même temps nous restons dans le même hôtel et nous n'avons pas l'intention de faire beaucoup de moto aujourd'hui.

On part trouver un endroit pour prendre notre petit déjeuner. Bira est plutôt vide. Peu d'endroits ouverts, nous sommes quasi les seuls touristes occidentaux. Il y a beaucoup de touristes indonésiens qui ne manquent pas, dès qu'ils nous voient, de nous lancer leur fameux "Hello Mister".

On trouve un petit bistrot local en en discutant avec la patronne. Elle nous trouve un bateau prêt à nous emmener ce matin sur l'ile de Liukang Loe juste en face de Bira pour y faire du snorkeling et pour y déjeuner.

Nous allons donc en repérage sur la plage et nous partons nous préparer...

Le bateau n'est pas très grand mais rapide et en 20 minutes nous atteignons les abords de l'ile.

Personne n'ayant d'apareil waterproof, il n'y aura pas de photo des fonds marins. Beaucoup de coraux et poissons même si on sent que le corail n'est pas toujours en pleine forme. Magnifique...

Nous allons ensuite sur l'ile pour y déjeuner. Au menu, poisson que nous allons choisir nous même.

A l'unanimité, le meilleur repas qu'on ait mangé depuis notre arrivée en Indonésie. Il faut dire que la nourriture n'y est pas très variée et pas grand chose de proposé sorti du Ayam Goreng, Mie Goreng, Nasi Goreng...

On ira digérer une heure ou deux sous un arbre.

Sieste au calme jusqu'à ce que notre chauffeur du jour vienne se mettre juste colé derrière nous, nous lâche 4 rots et commence à mettre la musique de son téléphone... Quand il voit qu'on bouge un peu il nous dit qu'il est l'heure de repartir.

Au retour, il nous dépose à nouveau sur un spot de snorkeling avant de rentrer.

Nous repartons ensuite avec nos motos (Ca nous avait manqué) direction le port de Bira. Nous y voyons un ferry arriver de Labuanbajo à Flores et la pêche du jour.

Un peu plus loin, nous arrivons au chantier naval de Bira. Très impressionnant de voir ces gros bateaux en construction. Il y en a 4 ou 5 en chantier simultanément.

Et sinon niveau moto, ça se détend de plus en plus pour ce qui est de l'équipement... (un indice, ce n'est pas Fabien qui ne conduit jamais en claquettes)

On se rend ensuite sur la jetée voir le coucher de soleil puis sur la plage de Bara pour boire une bière (enfin) avant d'aller diner dans, sans doute, le meilleur restaurant du coin, et de loin...

PS : la belote est quand même un jeu très sympa...

Une fois de plus nous partons assez tôt car l'étape est longue. 220 km en choisissant la route qui passe par l'intérieur des terres, un peu plus longue en temps mais bien moins fréquentée.

Les paysages ne sont pas aussi jolis que les paysages de montagne mais la campagne est belle.

Après quelques heures de route, nous atteignons enfin la mer... Nous décidons de nous arrêter dans une paillote pour le déjeuner. Ce n'est pas un restaurant grand luxe mais le cadre est agréable.

Après une bonne averse et un petit détour, nous arrivons enfin à Bira. On se trouve un petit hôtel et on va diner.

PS : A nouveau, soirée belote sans intérêt...

Journée un peu plus tranquille aujourd'hui. Nous restons à Sengkang pour visiter le lac Tempe.

On ne décolle pas très tôt car il fait très chaud et nous savons que le programme n'est oas trop chargé aujourd'hui.

Après le petit déjeuner, on se met en quète d'un bateau qui pourrait nous amener sur le lac.

On finit par trouver l'embarcadère, on discute un peu et on se dit qu'il serait mieux de déjeuner et d'attendre que la température soit moins élevée dans l'après midi.

On ne tient pas à quatre dans un bateau donc on en prend deux.

La ballade est sympa mais ça ne vaut pas le lac Inle au Myanmar...

Nous accostons à une maison sur le lac pour y boire du thé et manger des bananes frites (Pisang Goreng). Les poissons sèches à l'arrière de la maison, juste à côté des toilettes...

Retour sur terre ou nous sillonons les rives du lac à moto. Les habitants qui ne doivent pas souvent voir d'étrangers dans leur quartier nous saluent chaleureusement. On s'arrête à un marché ou on fait l'attraction...

Patrick ne peut pas s'empêcher dêtre imprudent malgré nos remontrances...

Demain départ pour Bira

Départ à 7h15 car nous avons une grosse journée. Plus de 220km à parcourir aujourd'hui si on veut pouvoir dormir à Sengkang.

Se pose à nous la question de savoir si on emprunte la route principale, plus roulante mais aussi plus chargée de camions et de voitures, ou bien si l'on choisit une route un peu plus incertaine dans les montagnes. Incertaine car l'option n'est pérsentée que sur Google Maps et pas du tout sur Maps.me...

On choisit la route des montagnes. Les premiers kilomètres sont plutôt très roulants et même si la route est étroite, elle est en très bon état et surtout quasi déserte... Sans compter que les paysages sont vraiment magnifiques.

Au passage on admire les dernières maisons Toraja avant de passer dans la région des Bugis, peuple de la mer.

Nous admirons des maisons Toraja avec des toits végétaux ce qui est à présent extrèmement rare, puisque quasi tous les toits sont à présent en taule ondulée.

La route serpente à travers les montagnes avec pas mal de dénivelé à chaque fois.

Après une quarantaine de kilomètres, les choses se compliquent un peu. La route devient de moins en moins bonne. Le goudron a disparu et laisse la place à des routes de terre. Au sommet d'un col nous apercevons enfin la mer mais nous en sommes encore loin et il va falloir redescendre...

Peut-on encore vraiment parler de route. On alterne des tronçons goudronnés en très bon état avec des passages plus compliqués puis on termine par des chemins ravinés par la pluie. Ca passe mais doucement et nous perdons pas mal de temps

Cette option du passage par la montagne ne comprenait que 60 kms donc on finit par rejoindre la route principale sur laquelle on reprend une bonne moyenne. On s'arrête au bord de la route pour déjeuner et on sent déjà qu'on est revenus dans une région ou l'Islam est bien plus présent. Quasiment toutes les filles sont à nouveau voilées.

Nous arrivons au final assez tôt à Sengkang, sur le coup de 16h.

On visite une guesthouse bof et un hôtel qui devait être correct dans les années 50 avant de tomber sur un hotel neuf très sympa et pas trop cher. 350 000 roupies la nuit, ce qui fait 22 euros pour deux... Par contre pour trouver un restaurant ou diner le soir ce n'est pas facile. La ville est grande mais très peu de restaurants donnent envie. Nous ne trouverons pas de bière. On aurait pu s'en douter avec la densité de mosquées dans cette région...

Comme prévu, nous partons assez tôt de l'hôtel pour nous rendre à la cérémonie. En fait nous aprendrons en discutant avec des convives sur place qu'il ne s'agit pas d'une cérémonie funéraire mais d'un rite pour bénir les maisons qui peut se renouveler tous les 10, 20 ans ou au bon vouloir des habitants du village.

Arrivés sur place vers 9h30, la boucherie a déjà commencé. Quelques cochons ont déjà été sacrifiés et le buffle a déjà été exécuté.

L'endroit est rempli de monde, pour la plupart habillés en costume traditionnel jaune. Nous sommes accueillis avec beaucoup de bienveillance et on nous invite à venir nous asseoir avec d'autres convives sur un plancher en bambou recouvert de nattes au sol. On nous propose du café et une espèce de pate de riz envelloppée dans une feuille de bananier. Ce n'est pas excellent mais ça tapisse bien l'estomac...

On continue d'entendre un peu à l'arrière quelques porcs couiner et on imagine que le massacre continue en même temps qu'un speaker prend la parole.

Puis le micro est passé de personnes en personnes et le ton monte un peu. On ne comprend rien mais on sent que certains sont un peu énervés... En demandant à notre hôte on apprend qu'il y avait quelques disputes mais que ça semble résolu à présent.

Ce qui pourrait être un prêtre ou ce qu'on pourrait appeler un grand manitou prend ensuite la parole et lance tout un tas d'incantations toujours incompréhensibles par le commun des voyageurs. Il semble bénir les maisons et le village.

Enfin, les danseurs font leur apparition, un groupe d'hommes et de femmes également vétus du costume traditionnel jaune :

Nous prenons congé après plus de 2H sur place en remerciant chaleureusement nos hôtes de nous avoir fait partager leurs traditions du pays Toraja.

Nous repassons par Rantepao ou nous nous arrêtons déjeuner puis on repart pour le site de Londa en empruntant des petites routes ou nous assistons à la récolte du riz. Quel travail harrassant pour que nous puissions au final acheter notre riz oncle Ben's pour quelques euros...

Le site de Londa est un sanctuaire funéraire. Une grotte ou sont enterrés, ou plutôt ou étaient enterrés les défunts. On continue dans le thème Walking Dead...A l'entrée de la grotte, tronent des statuettes censés représenter les morts enterrés ici ainsi que quelques cavités et cercueils vermoulus laissant entrevoir des cranes et des ossements. La grotte fait 1 kilomètre de long parait-il mais nous nous arrêtons après quelques dizaines de mètres car le chemin est étroit et glissant. Pas grand intérêt mais le site est joli. Une église domine l'endroit :

Nous repartons ensuite sur les hauteurs mais cette fois de l'autre côté de la vallée à Lolai. Très belle vue sur la ville aussi et petite route très jolie.

Retour à Rantepao sous quelques gouttes de pluie avant que celà ne tombe plus fort dans la soirée.

Demain départ pour Palopo ou Sengkang, à voir, suivant la distance que l'on sera capables de parcourir dans la journée... A suivre...

PS : soirée belotte sans intérêt...

Nous voilà parti pour découvrir le pays Toraja.

Nous quittons Rantepao pour nous retrouver rapidement sur des routes de campagne qui montent sur les collines environnantes.

Les paysages sont magnifiques et nous traversons les rizières et les villages Torajas sur de belles routes goudronnées.

Sur cette même route, on découvre les tombes Torajas creusées à même les rochers. Il y a énormément de sites funéraires de ce type :

Puis au détour d'un village on entend couiner un porc. Et qui dit porc qui couine, dit préparation d'une cérémonie funéraire. En effet à chaque enterrement, des buffles et des cochons en pagaille sont sacrifiés pour accompagner le défunt vers sa dernière demeure. Nous nous arrêtons et discutons avec les locaux qui essayent tant bien que mal de mettre en cage le cochon et de le charger sur leur camion. Ils nous confirment qu'en effet il se prépare une cérémonie à quelques kilomètres d'ici. Nous décidons de nous y rendre.

Nous quittons alors la route un peu plus loin pour rejoindre un village sur les hauteurs. 3 camions remplis de cochons sont en attente dans la montée. Nous les dépassons et arrivons dans le village qui compte déjà à peu près 200 personnes, la plupart des invités à la cérémonie qui se réroulera demain matin. 

Les cochons sont disposés tout autour dans de jolies cages bien décorées pour l'occasion. Ils seront sécrifiés demain. On nous précise aussi qu'il y aura un buffle de sacrifié par la même occasion... A part si les représentants de L214 se pointent à la fête, je doute qu'ils puissent être sauvés.

Nous repartons après avoir offert quelques cigarettes, bu un verre de liqueur local et un peu de café. Nous leur disons que nous reviendrons demain et ils ont l'air heureux de nous accueillir.

Nous continuons notre chemin pour y découvir à nouveau de très beaux paysages mais la route devient un peu moins en bon état. Il commence aussi à pleuvoir quelques gouttes donc nous décidons de nous équiper. Et notez que nous savons rester élégants malgré les intempéries :

Nous rentrons tranquillement à Rantepao après cette belle journée. Finalement il n'aura plus que quelques gouttes pendant 5 minutes. Au retour la route est toujours aussi magnifique. Nous nous arrêtons boire un café Toraja dans un bar avec une vue incroyable sur la ville. Nous avons finalement atteint Batutumonga qui était l'objectif de la journée :

Retour à l'hôtel, chacun sa monture. Demain décollage 8h00 pour la cérémonie...

Aujourd'hui, étape de 163 kilomètres pour rejoindre le pays Toraja.

On fait le plein d'essence et nous partons de Pare Pare le matin. Il ne pleut pas et par chance il ne pleuvra pas de la journée même si le ciel est menaçant.

Nous roulons à bonne vitesse avant d'entamer les routes de montagne qui sont parfois difficilement praticables à cause de l'état du revêtement et des nombreux trous que l'on voit souvent au dernier moment. Les paysages sont très beaux même si le ciel reste assez gris.

A 25 kilomètres de l'arrivée à Rantepao nous tombons dans des embouteillages monstres. Et encore nous sommes à moto. Mais même là, il est difficile de se faufiler à travers les voitures et les camions qui bloquent les deux voix. On ne perdra qu'une vingtaine de minutes au final mais on aura fumé l'équivalent de 10 paquets de cigarettes dans les gaz d'échappement...

A l'entrée de Rantepao, nous tombons un peu par hasard sur l'hôtel Pia's Popies, hôtel très calme à l'écart de la route et donnant sur un joli jardin. Enfin calme jusqu'au lendemain matin ou les coqs ont passé leur temps à se tirer la bourre dès 4h du mat. Pire que la mosquée...

Nous sortons diner en ville. Rantepao est beaucoup moins touristique qu'il y a 25 ans. Incroyable. Le Covid a tué le tourisme et l'activité ne semble pas vraiment repartir. Nous croisons très peu de touristes. Ce qui n'est pas plus mal finalement.

Vue de notre terrasse :

Nous restons la matiné à l'hôtel bloqués par la pluie. Ca tombe suffisamment pour ne pas mettre un motard dehors.

Nous profitons d'une éclaircie en milieu de journée pour rejoindre Pare Pare à une soixantaine de kilomètres di'ici.

Cela ne nous empêche pas en route de nous prendre de bonnes trombes d'eau par moment. Nous restons étanches plus ou moins grace à noter équipement pluie à toute épreuve.

A l'arrivée à Pare Pare on se retrouve sur une route complètement innondée et on manque de peu de noyer les moteurs.

Heureusement un sympatique Indonésien nous accompagne sur un chemin avec moins d'eau. Il nous permet de rejoindre le fameux Pare Beach Hotel, face à la mer.

Etant donné que nous prenons des chambres sans fenêtre, nous ne profiterons pas de la vue au réveil mais seulement pendant le petit déjeuner...

Demain départ pour Rantepao et le pays Toraja si le temps le permet...

Nous sommes impatients d'aller chercher les motos car celà fait quasiment 48h que nous sommes à pied.

Nous empruntons quelques ruellles étroites de Makassar afin d'arriver devant Gracia Rental Motor. Autant ils ont un site internet qui donne envie, autant devant l'adresse indiquée, au fin fond de Makassar, nous avons quelques doutes.

Cependant les motos sont là, conformes aux photos envoyées et en bon état de marche.

Nous partons faire le plein d'essence et retournons à l'hôtel chercher nos valises. C'est parti pour 11 jours d'aventures...

Première épreuve, quitter Makassar en empruntant la bonne route. Pas toujours facile au milieu de la circulation...

Nous prenons la direction du parc national Bantimurung Balusaraung et plus exactement à Rammang Rammang

La route est très jolie et très peu fréquentée. Un très agréable moment de conduite sous le soleiL.

Nous arrivons à Rammang Rammang. On laisse les motos pour emprunter un bateau qui va nous mener au Kampung Berua, petit village accessible uniquement par la rivière.

Après 20 minutes ou nous alternons entre palmiers et roches karstiques impressionnantes, nous arrivons enfin au village, endroit paisible et magnifique, au bout du monde...

Nous repartons pour remonter vers le nord en suivant la côte. La nuit tombante, nous trouvons, non sans mal, un hôtel à Barru pour y passer la nuit.